Déclaration de CropLife Canada sur l’annonce du gouvernement du Canada concernant les pesticides
Le gouvernement du Canada a récemment fait une série d’annonces concernant la règlementation et l’utilisation des pesticides au Canada. Malheureusement, le gouvernement a manqué une occasion en or de soutenir fermement l’approche de classe mondiale du Canada en matière de règlementation des pesticides et de renforcer la confiance du public envers la sûreté de ceux-ci.
Nous félicitons la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire pour ses déclarations fermes en faveur de l’importance des pesticides dans la production alimentaire et de la nécessité de disposer de ces outils importants pour contribuer à renforcer la sécurité alimentaire au Canada et dans le monde entier. Cependant, il est essentiel que les actions du gouvernement aillent de pair avec ses paroles lorsqu’il s’agit de prendre des décisions fondées sur la science en matière de pesticides.
Après presque deux ans d’une pause scientifiquement injustifiée sur toute augmentation des limites maximales de résidus (LMR) pour les pesticides au Canada, le gouvernement a indiqué qu’il ne recommencerait que lentement à augmenter les LMR lorsque cela s’avérerait nécessaire, bien qu’il reconnaisse que les LMR ne posent pas de problème de sécurité et qu’elles sont essentielles au commerce international et à la sécurité alimentaire. Le Canada prend régulièrement la parole sur la scène internationale pour exiger de ses principaux partenaires commerciaux qu’ils respectent les règles du commerce, mais sur le plan intérieur, le gouvernement n’est pas à la hauteur de ses propres paroles.
Le projet nouvellement annoncé par le gouvernement d’interdire l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques sur les terres fédérales va directement à l’encontre de sa propre approche de la réglementation des pesticides, fondée sur les risques. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, qui relève de Santé Canada, évalue minutieusement la sécurité de tous les pesticides. Le fait que Santé Canada considère les pesticides comme sûrs, puis fasse volte-face et les interdise à des fins soi-disant esthétiques sur les propres terres (les terres fédérales), envoie des messages contradictoires aux Canadiens.
Bien que l’industrie des sciences végétales partage les ambitions du gouvernement du Canada de faire progresser l’agriculture durable et de protéger la biodiversité au Canada, un véritable changement sur ces fronts requiert une vision à long terme soutenue par des approches scientifiques, et non par de l’idéologie. Il est temps que le gouvernement du Canada soutienne ses affirmations de soutien à la science par ses actions.