Les objectifs de développement durable

Faim zéro  (ODD 2)

Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.

Le défi

Éliminer la faim de manière durable ne consiste pas seulement à produire plus de nourriture. Il s’agit de produire plus de nourriture sur moins de terres et en utilisant moins de ressources, afin que des produits alimentaires sains, sûrs et de qualité soient disponibles et abordables pour tous. Afin d’atteindre ces objectifs, il faut de nouvelles technologies, de nouvelles approches de l’agriculture et même de nouvelles cultures, que les sciences végétales et l’innovation agricole peuvent fournir. 

Comment les sciences végétales peuvent aider : Cultiver plus – avec moins 

Les innovations en sciences végétales augmentent l’approvisionnement alimentaire en rendant les exploitations agricoles plus productives. Rien que grâce à la sélection végétale, les fermes canadiennes produisent 50 % de plus aujourd’hui qu’il y a 100 ans. Les innovations en matière de sélection végétale, comme l’édition génique, permettent également de créer des cultures à rendement plus élevé qui nécessitent moins d’eau et de terres, tandis que les pesticides aident à prévenir la perte de fruits, de légumes et de grandes cultures à cause des insectes, des mauvaises herbes et des maladies.

Sans les innovations en sciences végétales, les agriculteurs canadiens auraient besoin de 44 % de terres supplémentaires pour produire la même quantité de nourriture qu’aujourd’hui. L’utilisation de moins de terres et de ressources rend les aliments plus abordables, ce qui réduit la facture d’épicerie du ménage canadien moyen d’environ 4 500 $ par an.

Rendre les cultures plus résistantes et plus saines

Les innovations en sélection végétale, y compris l’édition génique, peuvent aider à rendre les cultures plus tolérantes aux conditions environnementales changeantes, en leur permettant de s’adapter à la chaleur et à la sècheresse, ou de croître lorsque le nombre de jours sans gel est réduit. Cela offre aux agriculteurs davantage d’options pour cultiver une grande variété de plantes dans différents endroits et contribue à créer des systèmes alimentaires plus résilients.

En outre, l’ingéniosité des sciences végétales permet d’améliorer les propriétés nutritionnelles des aliments, d’éliminer les allergènes courants et de lutter contre les sensibilités alimentaires, afin que davantage de personnes puissent profiter en toute sécurité des aliments qui leur sont proposés.

Villes et communautés durables (ODD 11)

Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.

Le défi

Les espaces verts contribuent de manière essentielle à la santé et au bien-être des communautés. Selon le Rapport 2022 sur les parcs urbains du Canada, publié par les Amis des parcs, les villes canadiennes offrent en moyenne quatre hectares d’espaces naturels pour 1 000 habitants. Toutefois, 90 % des personnes interrogées dans le cadre de cette étude ont déclaré que la protection et l’amélioration de la biodiversité et des environnements naturels constituaient un défi. Les innovations en sciences végétales aident à protéger les espaces verts urbains, qui contribuent à la fois à la durabilité environnementale et au bien-être sociétal.

Comment les sciences végétales peuvent aider : Protéger et préserver les espaces verts

Les parcs publics, les pelouses et les terrains de sport doivent être protégés contre les mauvaises herbes et les ravageurs afin de rester en bon état. Les espaces verts sains offrent un large éventail d’avantages, allant de la réduction du ruissellement des eaux à la capture des polluants atmosphériques et à l’absorption de la chaleur. Ils constituent également des lieux où les gens peuvent profiter de la nature, pratiquer une activité physique et se rassembler. Les pesticides jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les plantes, les maladies et les insectes destructeurs qui peuvent empêcher les espaces verts de procurer ces avantages. De plus, les pesticides permettent d’éliminer des plantes comme l’herbe à poux, qui provoquent des réactions allergiques et des crises d’asthme. Enfin, dans les pays au climat plus chaud, ils aident à supprimer les moustiques qui véhiculent des maladies dangereuses, comme le virus du Nil ou la dengue.

Les pelouses et les herbes saines réduisent la température ambiante. Elles peuvent être plus de 10° plus fraîches que les rues et les trottoirs lors des chaudes journées d’été.

Consommation et production responsables (ODD 12)

Établir des modes de consommation et de production durables.

Le défi

La population mondiale devrait atteindre près de 10 milliards de personnes d’ici 2050. Pour garantir à chaque habitant de la planète l’accès à un approvisionnement suffisant en aliments sains – et ce, tout en réduisant au minimum notre impact sur l’environnement –, nous devons trouver des moyens d’augmenter durablement la production. En outre, il nous faut trouver des façons de favoriser une économie circulaire, ce qui inclut une gestion responsable des déchets.

Comment les sciences végétales peuvent aider

Rendre l’agriculture plus précise

Les technologies d’agriculture de précision (notamment le guidage GPS, les drones, les capteurs, l’analyse des sols et les machines de précision) permettent aux agriculteurs de cultiver plus efficacement que jamais. Grâce à l’analyse des données, on peut déterminer exactement où et quand semer ou appliquer de l’eau, des engrais ou des pesticides afin de produire les cultures les plus performantes avec le moins de déchets possible.

La lutte antiparasitaire intégrée (LAI) met un accent similaire sur les pratiques agricoles. Il s’agit d’utiliser la bonne méthode de lutte au bon moment et au bon endroit – pour obtenir la meilleure récolte, la plus saine, avec le moins d’intrants possible.

Préserver la qualité des cultures

Il est essentiel de veiller à ce que la majorité des aliments que nous récoltons parviennent aux consommateurs dans un état de haute qualité et utilisable. Les innovations en sciences végétales contribuent à réduire le gaspillage alimentaire en rendant les aliments plus durables et plus résistants aux effets des changements climatiques, de même qu’en limitant les pertes et les déchets. La pomme Arctic®, par exemple, peut rester fraîche jusqu’à 28 jours après avoir été tranchée, grâce à un procédé de génie génétique qui empêche la libération d’une enzyme spécifique. Des solutions similaires ont été élaborées pour les champignons et les pommes de terre, avec un potentiel important de réduction du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur et jusqu’au consommateur.

Agir en tant qu’intendants

Le programme AgriRÉCUP recycle les contenants vides de pesticides et d’engrais ainsi que les sacs vides de semences et de pesticides afin de réduire les déchets environnementaux. En 2021, ce programme, géré pour le compte de l’industrie canadienne de la protection des cultures, a permis de collecter plus de 5,2 millions de contenants et près de 300 000 sacs. AgriRÉCUP assure également la collecte et l’élimination en toute sécurité des pesticides périmés et inutilisés.

Pour lutter contre les ravageurs, les agriculteurs utilisent aujourd’hui 95 % moins de matières actives que dans les années 1950.

Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques (ODD 13)

Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.

Le défi

Les changements climatiques constituent une menace directe pour la production alimentaire, car les conditions météorologiques fluctuantes et extrêmes rendent celle-ci plus difficile et plus volatile. Cependant, l’agriculture durable peut faire partie de la solution, en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à séquestrer le carbone, à protéger la biodiversité et à créer des systèmes alimentaires plus résilients. Les sciences végétales et l’innovation agricole joueront un rôle important à cet égard.

Comment les sciences végétales peuvent aider : Réduire les émissions de GES et l’érosion des sols

Le travail de conservation du sol et l’agriculture sans labour – pratiques facilitées par l’utilisation des innovations en sciences végétales – contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et à protéger la couche arable vitale contre l’érosion. De 1996 à 2018, ces pratiques ont permis de diminuer de 1,2 milliard de litres la consommation de carburant des agriculteurs canadiens. Ces économies, combinées à la séquestration du carbone résultant du fait de laisser la matière végétale à la surface du sol, ont réduit les émissions de GES agricoles d’environ 20 milliards de kilogrammes au cours de la même période.

La prévention de l’érosion du sol contribue à maintenir les terres agricoles fertiles, productives et plus riches en éléments nutritifs. Au Canada, plus de 80 % des terres agricoles présentent peu de risques d’érosion, ce qui démontre que le travail de conservation du sol et l’agriculture sans labour sont essentiels pour soutenir la durabilité des fermes.

Résister aux impacts climatiques

Les inondations, les sècheresses, la salinité accrue et d’autres changements liés au climat obligent les agriculteurs à cultiver des aliments dans des conditions de plus en plus imprévisibles et difficiles. Les innovations en sciences végétales, telle l’édition génique, peuvent aider à créer des plantes plus adaptables et plus résistantes, afin d’atténuer ces effets et d’accroître le nombre de cultures vivrières pouvant être cultivées commercialement au Canada et partout dans le monde.

De 1996 à 2018, le travail de conservation du sol et l’agriculture sans labour ont permis de réduire les émissions de GES au Canada dans une proportion équivalente au retrait de 13 millions de voitures de la circulation pendant un an.

Vie terrestre (ODD 15)

Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.

Le défi

Répondre aux besoins d’une production alimentaire accrue peut entraîner la déforestation ou la destruction d’habitats naturels essentiels à la biodiversité, à la sécurité hydrique et à l’atténuation des changements climatiques. L’innovation continue en agriculture peut contribuer à augmenter la production sur les terres agricoles existantes, afin de répondre à la demande croissante de la population mondiale sans empiéter sur les espaces verts et les habitats naturels vitaux.

Comment les sciences végétales peuvent aider : Laisser la terre intacte

Les innovations en sciences végétales qui permettent aux producteurs de cultiver davantage sur moins de terres contribuent  à préserver les forêts et les habitats, ainsi qu’à limiter la consommation de ressources. Au Canada, près de 34 millions d’acres sont restés à l’état naturel grâce aux innovations agricoles, telles que la biotechnologie végétale et les pesticides. Les pratiques de semis direct, facilitées par les innovations en agriculture, aident également à maintenir la vigueur de nos sols agricoles, ce qui réduit le ruissellement indésirable dans l’eau et contribue ainsi à protéger les organismes aquatiques.

Décourager les espèces envahissantes 

Les espèces végétales envahissantes peuvent modifier radicalement les écosystèmes indigènes et parfois même les supplanter, car il n’existe aucun mécanisme naturel pour les maîtriser. Selon l’Association nord-américaine de gestion des espèces envahissantes, les produits phytosanitaires, tels les pesticides et les herbicides, constituent des contremesures efficaces lorsque les autres interventions échouent, permettant de préserver les habitats végétaux et animaux pour des décennies. Les innovations en sciences végétales qui permettent aux producteurs de cultiver davantage sur moins de terres contribuent à préserver les forêts et les habitats, ainsi qu’à limiter la consommation de ressources. Au Canada, près de 34 millions d’acres sont restés à l’état naturel grâce aux innovations agricoles, telles que la biotechnologie végétale et les pesticides. Les pratiques de semis direct, facilitées par les innovations en agriculture, aident également à maintenir la vigueur de nos sols agricoles, ce qui réduit le ruissellement indésirable dans l’eau et contribue ainsi à protéger les organismes aquatiques.

Il a été démontré que l’agriculture sans labour réduit de 90 % le ruissellement des pesticides vers les lacs et les cours d’eau.