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Une meilleure compréhension est nécessaire à propos des aliments génétiquement modifiés

Santé Canada a récemment commandé un rapport sur le point de vue des consommateurs à l’égard des aliments génétiquement modifiés. Ce que cette étude montre de façon non équivoque, c’est que les consommateurs sont confus et qu’ils ne comprennent pas ce que sont les aliments GM et pourquoi nous en avons besoin.

Le rapport fait remarquer qu’il y a eu une « absence d’information » à propos des technologies agricoles. Ce vide a été rempli avec succès par le mouvement anti-OGM, qui en a profité pour semer la crainte et la désinformation auprès des consommateurs.

Pendant plus de 30 ans, j’ai été impliqué en agriculture en tant que producteur, député fédéral et membre d’organisations d’agriculteurs et de l’industrie. Au cours de cette période, les choses ont bien changé. Quand j’ai commencé à pratiquer l’agriculture, les gens avaient des liens plus directs avec celle-ci. Ils habitaient dans une ferme, ou bien leurs parents ou grands-parents vivaient encore de l’agriculture, ou à tout le moins ils connaissaient quelqu’un qui pratiquait l’agriculture. Ils avaient confiance que le système agricole pouvait produire pour eux et leurs familles des aliments sains et de qualité.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde plus urbain, où les gens ont peu de contacts avec l’agriculture. Ils ont des questions valables à propos de la façon dont leurs aliments sont produits. Le secteur agricole – et l’industrie de la phytologie en particulier – n’a pas toujours fait un bon travail de diffusion et d’éducation auprès des consommateurs. Profitant de notre absence, d’autres ont comblé le vide.

Notre industrie a mis au point des outils pour aider les agriculteurs à produire des cultures, et nous avons passé la majeure partie de notre temps à communiquer directement avec eux, et non avec les consommateurs des aliments. Nous reconnaissons que cette façon de faire ne fonctionne plus. Les consommateurs n’ont plus cette confiance intrinsèque dans l’origine de leurs aliments. Au cours des dernières années, l’industrie de la phytologie – et le secteur agricole dans son ensemble – a travaillé fort pour raconter l’histoire de l’agriculture canadienne et regagner la confiance du public.

En ce qui a trait aux aliments génétiquement modifiés, nous célébrons cette année le 20e anniversaire de la mise en terre des premières cultures GM. Cette technologie constitue l’une des plus grandes réussites agricoles de l’histoire, et il est vraiment dommage que les gens n’en sachent pas plus à son sujet.

Les variétés de maïs, de soya et de canola qui sont résistantes aux insectes ravageurs ou tolérantes à certains herbicides ont aidé à améliorer les façons dont les agriculteurs peuvent lutter contre les mauvaises herbes et les insectes potentiellement dévastateurs. Ces cultures améliorées permettent aux agriculteurs de produire aujourd’hui plus d’aliments à l’acre qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire. Mais plus important encore, ces cultures ont aidé les agriculteurs à adopter des pratiques plus durables sur le plan de l’environnement.

Et bien que la majeure partie de l’attention des médias et du public se soit portée sur les cultures GM, la réalité est que le génie génétique n’est qu’un des nombreux outils que les scientifiques utilisent pour améliorer les cultures que les producteurs emploient. En sélection végétale, il existe toute une panoplie d’innovations utilisées pour mettre au point des cultures pouvant prospérer sous des climats extrêmes, qui fournissent des aliments dont la durée de conservation, la texture ou la saveur est améliorée, ou qui possèdent des attributs santé supérieurs. En fait, la vaste majorité des cultures produites aujourd’hui au Canada et dans le reste du monde ont été améliorées de façon importante par les innovations en sélection végétale. C’est le genre d’innovations qui sont bonnes pour les producteurs agricoles, bonnes pour l’environnement et bonnes pour les Canadiens dans leur ensemble.

Ça me peine toujours de voir les gens utiliser la peur pour influencer les choix des consommateurs à l’épicerie. La réalité, c’est qu’au Canada nous avons un des approvisionnements en aliments les plus sûrs au monde. Les produits issus du génie génétique et des autres outils de sélection sont strictement règlementés par Santé Canada afin d’assurer qu’ils sont sûrs pour les personnes, les animaux et l’environnement.

Partout sur la planète, les agences règlementaires – y compris l’Organisation mondiale de la santé – ont reconnu la sécurité des cultures mises au point à l’aide de la biotechnologie. Plus tôt cette année, une centaine de Prix Nobel ont déclaré publiquement que les cultures GM étaient tout aussi sûres que celles mises au point par d’autres méthodes. Au cours des 20 dernières années, des gens du monde entier ont consommé des trillions de repas contenant des aliments GM, et aucun cas de préjudice n’a été signalé.

Le système règlementaire canadien fait l’envie de nombreux pays. Bien que, dans d’autres régions du monde, on admire le travail accompli par Santé Canada pour protéger la santé humaine tout en permettant aux nouvelles technologies bénéfiques de parvenir sur le marché, beaucoup de Canadiens méconnaissent le rôle des autorités fédérales en matière de règlementation des cultures GM et des aliments en général. J’espère que tant l’industrie que Santé Canada déploieront davantage d’efforts pour expliquer aux Canadiens le système qui garantit que les denrées que nous mettons dans notre chariot d’épicerie sont sans danger, peu importe leur mode de production.


Ted Menzies,
Président, CropLife Canada

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