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Une bonne science est une bonne science, quelle qu’en soit la source

Avant que tout nouveau pesticide n’arrive sur le marché, il est testé pendant des années pour s’assurer qu’il est à la fois sûr et efficace. La plupart de ces recherches sont effectuées par des entreprises qui tentent de commercialiser de nouveaux produits. On pose souvent la question de savoir si ce sont les entreprises elles-mêmes qui devraient mener ces recherches.

Voici la vérité toute simple : une bonne science est une bonne science, quelle qu’en soit la source. Dans toute industrie, les données de haute qualité doivent répondre à certaines normes pour être considérées comme utilisables. Les données générées par les entreprises sont souvent perçues à tort comme indignes de confiance. Or, qu’elles soient générées par des autorités publiques, des universitaires ou des entreprises individuelles, les données doivent répondre aux mêmes normes scientifiques strictes pour être acceptées par les organismes de règlementation gouvernementaux. En outre, ces derniers utilisent ce que l’on appelle une approche fondée sur le poids des preuves pour prendre leurs décisions, ce qui signifie que ce n’est pas une étude unique qui dicte une décision, mais plutôt une évaluation de toutes les données scientifiques disponibles.

Le type d’informations disponibles pour les nouvelles innovations et pour celles qui sont sur le marché depuis un certain temps n’est pas le même. En général, les nouveaux produits ou innovations ne sont étayés que par des données de l’industrie, tandis que pour les produits existants, il peut y avoir des données supplémentaires provenant du monde universitaire ou d’autres sources. La raison pour laquelle les nouveaux produits ne sont généralement appuyés que par des données de l’industrie est que la recherche visant à mettre une nouvelle innovation sur le marché est coûteuse et exige des ressources importantes.

Il est logique que ce soient les entreprises qui finiront par vendre les produits, et non le public, qui supportent l’essentiel des coûts de recherche nécessaires pour prouver que les risques associés à ces produits sont acceptables. Pensez aux tests de collision dans l’industrie automobile. Avant de vendre des voitures aux consommateurs, les entreprises qui les conçoivent leur font aussi subir des tests de sécurité rigoureux pour s’assurer qu’elles sont sûres.

Les entreprises qui effectuent des tests de sécurité sur les pesticides doivent se conformer à de nombreuses normes et exigences nationales et internationales afin de garantir l’objectivité et la haute qualité des données qu’elles produisent. Toutes les recherches doivent être menées conformément aux bonnes pratiques de laboratoire, un ensemble d’exigences convenues à l’échelle internationale qui garantissent l’uniformité, la reproductibilité et l’intégrité des données produites. Les données de haute qualité générées sont ensuite soumises, pour examen, à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), de Santé Canada, qui est chargée de veiller à ce que tous les pesticides homologués au pays soient sûrs.

Afin de tirer ses propres conclusions scientifiques sur la sécurité des produits, l’ARLA emploie plus de 300 scientifiques qui examinent toutes les données brutes fournies par les entreprises, ainsi que toute autre information disponible. Ils recoupent ces données avec d’autres résultats de recherche, y compris les études épidémiologiques publiées dans la littérature évaluée par les pairs, lorsque l’information est disponible. Ils consultent également d’autres organisations internationales qui ont effectué des examens scientifiques des mêmes produits.

Ce processus comporte des mesures de transparence intégrées afin de donner au public la possibilité de commenter les décisions proposées en matière d’évaluation des pesticides. Les données brutes sont également accessibles au public sous certaines conditions, qui garantissent que leur nature confidentielle reste protégée contre le vol par d’autres entreprises. Les décisions d’homologuer un pesticide et de le maintenir sur le marché ne sont prises que si l’ARLA conclut qu’il existe suffisamment de preuves scientifiques pour démontrer que ce produit ne pose pas de risque pour la santé humaine ou l’environnement et qu’il sert un objectif utile.

En ce qui concerne les données, il peut être judicieux de faire une comparaison avec l’industrie pharmaceutique. Rappelez-vous les premiers jours de la pandémie, lorsque les essais de vaccins étaient en cours. Le public suivait avec intérêt le déroulement des tests effectués par les entreprises selon les mêmes pratiques rigoureuses que celles décrites ci-dessus. Un certain nombre de sociétés travaillaient sur différents vaccins, et le succès ne fut pas toujours au rendez-vous. Les données générées ont ensuite été évaluées pour s’assurer que les vaccins qui ont été administrés à la population canadienne fonctionnaient comme ils le devaient.

CropLife Canada est fière de l’engagement ferme de ses membres à produire des données de haute qualité qui étayent la mise sur le marché de produits antiparasitaires sûrs et efficaces. Le but est d’aider les agriculteurs dans leurs efforts pour nourrir durablement les Canadiens et le monde entier, et de fournir aux utilisateurs du pays les outils dont ils ont besoin pour protéger les espaces verts urbains, lutter contre les ravageurs indésirables et protéger les infrastructures essentielles.

La pandémie de COVID-19 a accru la sensibilisation du public aux processus scientifiques, et j’espère qu’elle a également accru la confiance dans la science. En cette ère de désinformation, il est difficile de savoir à qui faire confiance. En ce qui concerne les données scientifiques, l’important n’est pas de savoir de qui elles proviennent, mais comment elles ont été générées.

Pour plus d’informations :


Terri Stewart,
Directrice Générale, Chimie
CropLife Canada

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