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Santé Canada confirme la sécurité du glyphosate

Les agriculteurs du monde entier utilisent l’herbicide glyphosate depuis plus de 40 ans. C’est un outil qui a aidé à révolutionner l’agriculture en permettant aux producteurs de supprimer les mauvaises herbes sans avoir à travailler le sol. Il a contribué à l’adoption à grande échelle de l’agriculture de conservation et de l’agriculture sans labour au Canada, ce qui a amélioré la santé des sols et réduit les émissions de gaz à effet de serre résultant du labourage des champs.

Le glyphosate est l’un des pesticides les plus étudiés au monde. En 2017, Santé Canada a publié sa décision de réévaluation du glyphosate. Une réévaluation fait partie du cycle régulier de Santé Canada, qui exige que les pesticides soient réexaminés tous les 15 ans afin de s’assurer qu’ils respectent les normes scientifiques les plus récentes en matière de santé et de sécurité. Dans sa décision de réévaluation, Santé Canada a confirmé la sécurité du glyphosate.

Cette décision a été contestée par un certain nombre de critiques, qui ont exprimé des préoccupations particulières concernant les conclusions de la réévaluation. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), de Santé Canada, a examiné chaque avis d’opposition et a finalement déterminé qu’aucune preuve scientifique ne justifiait de modifier sa décision concernant le glyphosate. Plus précisément, Santé Canada a déclaré que :

« Après un examen scientifique approfondi de l’ensemble des données pertinentes, nous avons conclu que les questions soulevées par les opposants ne pouvaient pas être prouvées scientifiquement. Leurs objections n’ont pas suscité de doute ni de question quant au fondement scientifique de la décision de réévaluation de 2017 concernant le glyphosate. Le Ministère maintiendra donc sa décision. »

Santé Canada a déclaré qu’il n’avait « pas ménagé ses efforts » dans son examen du glyphosate. Il est allé jusqu’à choisir un groupe de 20 de ses scientifiques qui n’avaient pas participé à la réévaluation du glyphosate en 2017, afin d’analyser les objections reçues à propos de sa décision de réévaluation.

On trouvera ci-après un résumé des conclusions de Santé Canada relatives à certaines des questions et préoccupations les plus courantes concernant le glyphosate.

Le glyphosate cause-t-il le cancer?

Santé Canada a confirmé qu’aucun organisme de règlementation des pesticides au monde ne juge que le glyphosate présente un risque pour la santé humaine, y compris un risque de cancer, aux concentrations auxquelles les humains sont actuellement exposés.

La décision du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de classer le glyphosate comme cancérogène « probable » contredit l’évaluation scientifique complète des autorités de règlementation du monde entier. Du fait que le CIRC utilise un système basé sur le danger, même un risque très faible peut finir par être signalé comme un problème potentiel. Il y a une différence notable entre une chose cancérogène et le fait de dire qu’une chose est probablement cancérogène. De nombreux produits d’usage quotidien, notamment les téléphones portables, le café et l’extrait d’aloès, sont classés par le CIRC comme cancérogènes possibles.

Les résidus de glyphosate sur les aliments posent-ils un risque pour la sécurité?

L’Agence canadienne d’inspection des aliments a noté que les résidus de glyphosate sur les aliments ne posent aucun risque pour la santé des Canadiens. Au Canada, les limites maximales de résidus (LMR) établissent la quantité maximale de résidus de pesticides qu’on devrait trouver sur une culture si le produit est utilisé conformément au mode d’emploi figurant sur l’étiquette. Les LMR sont établies pour faciliter les échanges commerciaux et ne constituent pas des indicateurs de sécurité. En de rares occasions, on détecte sur les cultures des résidus de glyphosate supérieurs aux LMR. Il n’y a jamais eu d’incident où ces niveaux de résidus ont présenté un risque pour la santé humaine. Dans la plupart des cas, les LMR sont fixées 100 fois ou plus en dessous d’un niveau qui poserait un problème de sécurité.

Quel est l’impact du glyphosate sur les populations d’asclépiades et de monarques?

Santé Canada considère l’asclépiade dans un champ de culture comme une plante nuisible pouvant être traitée avec des herbicides. Cependant, l’ARLA établit des zones tampons (la distance entre une zone traitée avec des pesticides et un habitat sensible) afin de protéger les plantes non ciblées qui se trouvent en bordure des champs, comme l’asclépiade.

L’ARLA a examiné des rapports concernant l’impact du glyphosate sur les fleurs produisant du nectar le long des corridors routiers, lesquelles constituent une source importante de nourriture pour les monarques adultes, et a déterminé qu’il n’existait aucune preuve établissant un lien entre l’utilisation du glyphosate, la végétation florale produisant du nectar et le déclin du monarque. En fait, selon des rapports récents, les populations de monarques hivernant au Mexique ont atteint leur plus haut niveau en 10 ans.

Le glyphosate contamine-t-il l’eau?

Selon l’ARLA, le glyphosate se décompose rapidement dans l’environnement, et il est très peu probable qu’il pénètre dans les eaux souterraines. L’ARLA a examiné une étude sur les eaux souterraines en Europe présentée dans un avis d’opposition et a déterminé qu’il n’y avait aucune preuve que le glyphosate persiste dans le sol ou contamine les eaux souterraines.

L’ARLA a examiné des études de surveillance de l’eau effectuées au Canada et aux États-Unis et a déterminé que les concentrations de glyphosate dans les eaux de surface étaient relativement faibles, malgré plus de deux décennies d’utilisation du glyphosate, et que ces concentrations ne présentaient aucun risque pour l’eau potable.

Les « papiers de Monsanto » discréditent-ils les données scientifiques sur le glyphosate?

Au cours de sa réévaluation du glyphosate, l’ARLA a examiné 1 300 études scientifiques, provenant de différents titulaires d’homologation, de rapports scientifiques publiés, des gouvernements fédéral et provinciaux et d’autres organismes de règlementation du monde entier. En ce qui concerne les articles de synthèse désignés sous le nom de « papiers de Monsanto », l’ARLA a eu accès à toutes les données brutes, qu’elle a elle-même examinées et analysées. Après avoir évalué l’ensemble des preuves scientifiques, l’ARLA a conclu que le glyphosate ne pose pas de risque inacceptable pour la santé.

Étant donné que l’industrie participe aux recherches sur la sécurité du glyphosate, quelle est la fiabilité des données?

Toute recherche menée à l’appui de l’homologation d’un pesticide doit être effectuée conformément aux directives internationalement reconnues. Cela garantit que les données collectées sont de haute qualité et fiables. L’ARLA peut à tout moment examiner et interpréter les données brutes tirées des études. Ces données brutes, y compris les études confidentielles de l’industrie, sont toutes accessibles au public dans la Salle de lecture de l’ARLA.

L’utilisation du glyphosate avant la récolte pose-t-elle un risque pour la santé et la sécurité des consommateurs?

Les agriculteurs utilisent parfois le glyphosate comme outil de prérécolte pour lutter contre les mauvaises herbes de fin de saison qui peuvent nuire à la culture de l’année suivante et pour s’assurer que la culture actuelle est uniforme et prête à être récoltée. Le glyphosate est homologué pour application prérécolte uniquement dans des conditions très précises. Par exemple, l’étiquette spécifie dans quelles conditions le produit doit être appliqué et indique clairement le délai d’attente avant que le producteur puisse récolter la culture. Cela limite le potentiel de résidus de pesticides plus élevés que prévu sur la culture. Dans le cadre de sa réévaluation du glyphosate, Santé Canada a examiné toutes les cultures vivrières pour lesquelles le glyphosate est homologué aux fins d’application prérécolte, dans le but d’évaluer le risque d’exposition alimentaire, et il a déterminé que les résidus de glyphosate sur les cultures vivrières ne posent aucun risque pour la santé et la sécurité.

CropLife Canada travaille en étroite collaboration avec les partenaires de l’industrie pour encourager les agriculteurs à suivre les instructions sur l’étiquette, afin de limiter le risque de résidus de glyphosate non intentionnels sur les cultures. Pour en savoir plus, visitez : https://keepingitclean.ca.


Pierre Petelle,
président et chef de la direction de CropLife Canada

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