Réponse de CropLife Canada aux allégations trompeuses liant le glyphosate aux maladies du Nouveau-Brunswick

Lorsqu’on tombe malade, il est compréhensible qu’on veuille en trouver la raison. Malheureusement, les choses ne sont souvent pas aussi claires qu’on le souhaiterait. C’est pourquoi il est important de se tourner vers la science pour déterminer ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas. En ce qui concerne les mystérieux cas médicaux au Nouveau-Brunswick, beaucoup de choses restent à confirmer. Mais ce qu’on sait avec certitude, après des décennies de recherche scientifique, c’est que le glyphosate est sans danger.

Les pesticides sont souvent un bouc émissaire commode pour des problèmes qui demeurent sans réponse. Désigner le glyphosate comme cause potentielle de maladie, et ce sans preuve, contribue à la peur et à la désinformation qui entourent ces produits, et compromet leur rôle important dans la sécurité alimentaire. Les pesticides sont des outils indispensables, tant en agriculture qu’en sylviculture, pour lutter contre les effets dévastateurs que les ravageurs peuvent avoir sur nos ressources.

Le glyphosate est l’un des pesticides les plus étudiés au monde; les scientifiques disposent donc de nombreuses données pour déterminer son innocuité. Il est utilisé depuis plus de 40 ans, et les principaux organismes de règlementation de la planète, y compris Santé Canada, ont toujours conclu que le glyphosate ne présentait pas de risque de cancer. Encore récemment, en mai 2022, l’Agence européenne des produits chimiques a réalisé une évaluation scientifique approfondie du glyphosate et a réaffirmé qu’il n’est pas neurotoxique et ne provoque pas de cancer.

L’une des études les plus exhaustives concernant les effets possibles du glyphosate sur la santé humaine a suivi 89 000 personnes exploitant une ferme, ainsi que leur conjoint ou conjointe, pendant plus de 20 ans. Elle a conclu à l’absence de lien entre l’utilisation du glyphosate et le lymphome non hodgkinien. En fait, des études menées aux États-Unis, en Australie, au Canada et en France montrent que les agricultrices et agriculteurs ont globalement moins de cancers que la population générale.

Contrairement à ce qu’affirme l’éditorial, l’idée que le phosphore provenant du glyphosate favorise d’une manière ou d’une autre la croissance des cyanobactéries est purement spéculative. Le glyphosate se lie étroitement au sol, et des études passées ont démontré que moins de 2 % du glyphosate appliqué se perd dans les eaux de ruissellement. Le glyphosate est dégradé par les microorganismes présents dans le sol; pour soutenir leur croissance, les microorganismes ou les plantes consommeraient probablement tout le phosphore issu du glyphosate.

De récentes données de surveillance de l’eau émanant de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), de Santé Canada, ont confirmé qu’on ne détecte pas systématiquement la présence de glyphosate dans les bassins hydrographiques canadiens, et que cette substance ne dépasse pas les lignes directrices établies en matière de sécurité. Au cours des deux dernières années, il n’y a eu qu’une seule détection et aucun dépassement. Les technologies de détection sont aujourd’hui si avancées que le simple fait de déceler des traces de glyphosate ne signifie pas qu’il y a lieu de s’inquiéter.

Les avantages du glyphosate ne font pas souvent les gros titres, mais ils le mériteraient. Cette importante innovation a contribué à la mise en place d’une agriculture plus durable en favorisant l’adoption de pratiques de conservation et de culture sans labour, ce qui a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer grandement la santé des sols.

Sans les innovations issues des sciences végétales telles que le glyphosate, la facture d’épicerie des Canadiens serait en moyenne plus élevée de 45 %, ce qui aurait un impact considérable sur de nombreuses familles qui se débattent déjà avec la hausse des prix des denrées alimentaires.

En tant qu’association à vocation scientifique, nous soutenons la recherche et comprenons la nécessité de chercher la vérité. L’industrie des sciences végétales est composée de personnes qui croient en la science et qui ont à cœur de nourrir les Canadiens et le monde. Il est difficile de voir le glyphosate diabolisé une fois de plus dans les médias, alors que nous savons que la science a démontré, à maintes reprises, qu’il est sans danger.

Pierre Petelle,

Président et chef de la direction, CropLife Canada

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