Lorsqu’il s’agit des pesticides, la science doit nous guider
Le cancer étant la principale cause de décès au Canada, il serait difficile de trouver une personne qui n’ait pas été touchée par cette maladie d’une manière ou d’une autre. Il va sans dire que des membres de ma famille et de ma communauté ont été affectés par le cancer, et je compatis avec quiconque est aux prises avec cette terrible maladie ou soutient une personne qui en est atteinte.
Il est compréhensible que lorsque les gens tombent malades, ils souhaitent en trouver la raison. Dans certains cas, les réponses peuvent être claires, mais elles le sont rarement autant que nous le voudrions. Si les articles sur les causes possibles du cancer font souvent la une des médias, il est important d’examiner les données scientifiques pour déterminer les faits.
Le Canada possède l’un des systèmes de règlementation des pesticides les plus solides au monde, ce qui permet de s’assurer qu’ils sont sans danger, tant pour les agriculteurs qui les utilisent que pour les consommateurs qui mangent les aliments qu’ils cultivent. Le glyphosate, un herbicide qui a fait l’objet d’une grande attention dans les médias, est l’un des pesticides les plus étudiés au monde et l’un des plus sûrs jamais mis au point. Il est utilisé depuis plus de 40 ans, et Santé Canada a clairement conclu que le glyphosate ne présente aucun risque de cancer.
Le fait que le Tribunal administratif du travail du Québec ait laissé entendre, comme il l’a fait récemment, que le lymphome non hodgkinien d’un ouvrier agricole avait été causé par l’utilisation de pesticides, dont le glyphosate, va à l’encontre des conclusions de tous les principaux organismes de règlementation du monde, ainsi que du consensus scientifique mondial selon lequel le glyphosate ne cause pas de cancer.
Aux États-Unis, l’Agricultural Health Study, qui est menée avec le soutien de l’Institut national du cancer, a étudié 89 000 couples d’agriculteurs pendant plus de 20 ans et n’a trouvé aucune association entre l’utilisation du glyphosate et le lymphome non hodgkinien. En fait, des études réalisées aux États-Unis, en Australie, au Canada et en France montrent que les producteurs agricoles ont globalement moins de cancers que la population générale.
Si le gouvernement du Québec effectuait une étude épidémiologique similaire auprès des agriculteurs de la province, nous pouvons penser que les résultats seraient semblables.
Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’une alimentation riche en fruits et légumes contribue à réduire le risque de nombreuses maladies chroniques, notamment les affections cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer. Les pesticides sont des outils importants qui aident les agriculteurs québécois à produire localement et en abondance des grains et des fruits et légumes frais, qui contribuent à la santé de la population du Québec.
Dans un monde où l’incertitude économique s’accroît, il est plus important que jamais de s’assurer que les agriculteurs québécois disposent des outils dont ils ont besoin pour soutenir la sécurité alimentaire nationale. Et le fait d’avoir accès à des outils sûrs et efficaces pour gérer la multitude de ravageurs auxquels les producteurs agricoles sont confrontés contribue à atténuer certaines flambées des prix des aliments. Sans les innovations en science des plantes, la facture d’épicerie des Canadiens serait en moyenne 45 % plus élevée, ce qui aurait un impact important sur de nombreuses familles qui ont déjà du mal à faire face à la hausse des prix des aliments.
Le cancer est un sujet chargé d’émotion – et à juste titre. Mais lorsqu’il s’agit des pesticides, qui sont des outils essentiels pour soutenir les agriculteurs québécois dans la production d’un approvisionnement alimentaire local sûr et durable, nous devons être guidés par la science. C’est la même science à laquelle nous faisons confiance quand il est question des médicaments contre le cancer ou des vaccins qui nous protègent de la COVID-19.
Le président et chef de la direction de CropLife Canada,
Pierre Petelle,
Président et chef de la direction, CropLife Canada