Les sciences végétales ont un rôle naturel à jouer dans la réalisation des ODD de l’ONU

Les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies visent à libérer le monde de la faim, de la pauvreté et de l’inégalité, tout en relevant les défis liés aux changements climatiques. Un programme aussi ambitieux nécessite un effort de « l’ensemble de la société », comme l’a indiqué le gouvernement du Canada – et le secteur agricole canadien, y compris l’industrie des sciences végétales, est plus que prêt à apporter sa contribution.

Les ODD découlent du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies. En 2015, lorsque le Canada et 192 autres membres des Nations unies ont signé cet accord, 2030 semblait raisonnablement loin dans l’avenir. Aujourd’hui, ce n’est plus que dans sept ans.

Heureusement, l’industrie des sciences végétales ne se contente pas de s’engager en faveur des ODD : elle élabore et déploie déjà des solutions transformatrices pour que les agriculteurs puissent produire plus de nourriture sur moins de terres, en utilisant moins d’eau et d’autres ressources.

Plus de nourriture, moins de gaspillage

La complexité des défis mondiaux tient en partie au fait qu’ils sont souvent liés les uns aux autres. Par exemple, dans de nombreuses régions du monde, les saisons de croissance et les terres agricoles subissent des changements à cause des effets du climat, ce qui oblige à repenser ce qui peut être cultivé à tel ou tel endroit. Parallèlement, la population humaine se dirige vers les 10 milliards d’individus en 2050, ce qui signifie qu’il y aura bientôt beaucoup plus de bouches à nourrir.

Cette situation crée une pression pour maximiser la production alimentaire sur les terres agricoles disponibles (ODD 2 : Faim zéro) et pour s’assurer qu’autant de nourriture que possible est effectivement consommée (ODD 12 : Consommation et production responsables).

Au Canada, le gouvernement fédéral s’est fixé comme priorité de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des aliments abordables, nutritifs et produits de manière durable, et de trouver des « solutions révolutionnaires » pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Les sciences végétales et l’innovation agricole apportent déjà leur contribution sur ces deux fronts – et sont prêtes à en faire davantage.

À elle seule, la sélection végétale a permis d’accroître de 50 % la productivité des cultures au cours du siècle dernier, ce qui garantit aux Canadiens un approvisionnement régulier en denrées. Les aliments de qualité sont ainsi plus accessibles – et plus abordables. Le coût de nombreuses denrées de base au Canada serait 45 % plus élevé sans les innovations en sciences végétales. Et à une époque où l’inflation alimentaire est élevée, il est crucial, pour lutter contre l’insécurité alimentaire, de faire tout ce qui est en notre pouvoir afin d’éviter que les prix des denrées n’augmentent encore.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 40 % des cultures mondiales sont perdues à cause des ravageurs. Les innovations en sélection végétale permettant d’obtenir des plantes plus robustes et plus résistantes. Associées à des pesticides qui protègent les cultures contre les insectes, les mauvaises herbes et les maladies, ces plantes permettent aux agriculteurs de tirer le meilleur parti de leurs cultures et d’en perdre moins dans les champs.

En outre, les innovations en sélection végétale, y compris l’édition génique, favorisent les progrès en matière de qualité et de longévité des aliments. Plus les fruits et légumes se conservent longtemps, moins ils risquent d’être gaspillés. Un exemple bien connu est celui de la pomme Arctic®, qui peut rester fraîche jusqu’à 28 jours après avoir été tranchée.

Protéger et préserver

La façon dont nous cultivons nos aliments a un impact direct sur les changements climatiques (ODD 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) et la biodiversité (ODD 15 : Vie terrestre). Les programmes du gouvernement du Canada, tels que le Programme de paysages agricoles résilients et les Solutions agricoles pour le climat, reconnaissent ce fait et cherchent à exploiter le potentiel positif de l’agriculture durable.

Là encore, l’industrie des sciences végétales est déjà pleinement engagée.

Les chercheurs en sciences végétales s’emploient activement à mettre au point des variétés de cultures plus adaptables et plus résistantes aux conditions climatiques changeantes. En outre, des méthodes durables de lutte contre les mauvaises herbes permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de carburant dans les exploitations agricoles.

Les mauvaises herbes constituent un défi de taille pour les agriculteurs, car elles concurrencent leurs cultures pour l’eau, les nutriments et la lumière du soleil. Si elles ne sont pas combattues, les mauvaises herbes peuvent envahir et détruire un champ entier, gâchant ainsi tous les efforts et les ressources que l’agriculteur a consacrés à sa culture.

L’élimination mécanique des mauvaises herbes (labourage) est l’un des moyens de les combattre, mais cette pratique peut endommager le sol, nécessite l’utilisation de beaucoup de carburant et libère des gaz à effet de serre stockés dans le sol. Grâce aux cultures tolérantes aux herbicides, les agriculteurs peuvent appliquer un herbicide sur une culture pour supprimer les mauvaises herbes sans nuire aux plantes et sans devoir perturber le sol. Au Canada, l’adoption généralisée des pratiques agricoles de conservation et de semis direct a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer considérablement la santé des sols.

Par ailleurs, les sciences végétales et l’innovation agricole favorisent la biodiversité en améliorant la productivité et en réduisant au minimum la superficie totale des terres nécessaires à l’agriculture. Grâce à la biotechnologie végétale et aux pesticides, près de 34 millions d’acres qui auraient pu être né cessaires à la culture de denrées alimentaires ont été laissés à l’état naturel.

Pour des collectivités plus saines

L’agriculture n’est pas le seul domaine où les sciences végétales et l’innovation agricole contribuent aux ODD. Il est largement reconnu que les espaces verts communautaires sont importants pour la santé et le bien-être des personnes, et qu’ils contribuent à rendre les environnements urbains et suburbains plus agréables à vivre. Les zones enherbées, par exemple, peuvent réduire les températures ambiantes jusqu’à 10 degrés par rapport aux rues et aux trottoirs pendant les chaudes journées d’été.

Les solutions issues des sciences végétales contribuent à la protection des espaces verts (ODD 11 : Villes et communautés durables) en préservant la santé des plantes, en freinant les ravageurs et en empêchant les espèces envahissantes de s’enraciner.

Il est clair que les sciences végétales et l’innovation agricole peuvent faire – et font – beaucoup pour aider le Canada à atteindre ses cibles en matière d’ODD. Et il est possible de faire encore plus. Il s’agit d’un moment où tout le monde doit mettre la main à la pâte, d’une occasion de changer réellement les choses pour les gens de tout le pays et du monde entier, et ce, pour des générations à venir. Grâce à un système règlementaire prévisible et fondé sur des données scientifiques, notre industrie peut contribuer à la réalisation de ces importants objectifs pour 2030. Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement et d’autres partenaires pour faire avancer le développement durable au Canada.

Pierre Petelle

Président et chef de la direction, CropLife Canada

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