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Les prix des aliments augmentent – mais ils seraient encore plus élevés sans des outils comme les pesticides et la sélection végétale

Les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par les coûts des denrées alimentaires, et c’est compréhensible. La hausse de ces coûts a fait la une de l’actualité dernièrement, car une « tempête parfaite » composée de chaînes d’approvisionnement comprimées, de défis climatiques importants et d’autres facteurs a fait grimper en flèche le prix de certains aliments au cours de l’année écoulée.

Le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2022 au Canada, qui vient d’être publié, prévoit une hausse de ces prix variant de 5 à 7 %, soit environ 966 $ de plus par an en moyenne pour une famille de quatre personnes par rapport à 2021. De récentes recherches menées par le Centre canadien pour l’intégrité des aliments ont montré que l’augmentation des frais d’alimentation était la principale préoccupation de 61 % des répondants canadiens. Et même avant la crise de la COVID-19, on signalait qu’un ménage canadien sur huit souffrait d’insécurité alimentaire. Cela signifie que plus de quatre millions de Canadiens n’ont pas un accès adéquat à la nourriture dont ils ont besoin.

Alors que certains des facteurs qui influent sur les prix des aliments font les manchettes, la science et l’innovation qui contribuent à éviter des hausses encore plus importantes de ces prix ne reçoivent pas beaucoup d’attention. CropLife Canada a récemment commandé un rapport sur les contributions des innovations en phytologie (science des plantes) au Canada pour ce qui est de l’environnement, de l’économie et de nos collectivités – y compris leur incidence sur l’abordabilité des aliments. Les résultats montrent que sans les pesticides et les innovations en sélection végétale, les prix seraient en moyenne 45 % plus élevés pour de nombreux aliments de base – s oit en moyenne 4 500 $ de plus par an pour la facture d’épicerie de chaque ménage canadien.

Mais comment, exactement, les innovations dans le domaine de la phytologie contribuent-elles à rendre les aliments plus abordables? En partie grâce à la capacité de protéger les cultures contre les insectes, les mauvaises herbes et les maladies. Dans le monde, les agriculteurs sont confrontés à 30 000 espèces de mauvaises herbes, 3 000 types de maladies et 10 000 espèces d’insectes herbivores. Lorsque les ravageurs ne sont pas maîtrisés, ils peuvent détruire des cultures entières et entraîner des niveaux impensables de gaspillage alimentaire. Les agriculteurs canadiens ont accès à une gamme de pesticides sûrs et efficaces, évalués par Santé Canada, pour protéger leurs cultures – et notre approvisionnement alimentaire.

Mais les pertes et le gaspillage alimentaires ne se limitent pas au champ, bien sûr : ils se produisent tout au long de la chaîne de valeur. Grâce à la biotechnologie, les scientifiques ont pu mettre au point de nouvelles variétés de cultures qui ont une durée de conservation plus longue et entraînent moins de gaspillage. Des pommes et des pommes de terre qui ne brunissent pas sont déjà sur le marché aujourd’hui. Moins de produits meurtris pendant la récolte, le transport et l’entreposage – produits qui finissent aux déchets –, cela signifie au final plus de pommes de terre et de pommes pour les consommateurs. Grâce à l’édition génique, les scientifiques travaillent également à la mise au point de variétés plus robustes de cultures, comme les fraises, afin de réduire le gaspillage alimentaire tant à l’épicerie que dans les assiettes des consommateurs.

Dans l’agriculture, comme dans toute industrie, l’efficacité est de la plus haute importance. Tant les pesticides que les technologies utilisées pour mettre au point des semences améliorées aident les agriculteurs à tirer le meilleur parti des terres qu’ils cultivent afin de maximiser l’efficacité. En fait, les innovations en phytologie ont permis une augmentation de 50 % de la productivité des cultures au cours des 100 dernières années. Du point de vue de la durabilité, cultiver davantage en utilisant les mêmes ressources, voire moins, est une bonne chose. Et c’est également avantageux pour les consommateurs, car les gains d’efficacité – essentiellement, faire plus avec moins – contribuent à assurer un approvisionnement stable en aliments abordables.

Cependant, les changements climatiques constituent une menace importante pour l’approvisionnement alimentaire, tant chez nous qu’ailleurs dans le monde. Agriculture et Agroalimentaire Canada a souligné certains des défis posés par les changements climatiques, notamment le fait qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sècheresses, les tempêtes violentes et les inondations, pourrait entraîner une réduction du rendement des cultures allant jusqu’à 50 %. Nous avons justement vu certains de ces phénomènes extrêmes dans différentes régions de notre pays l’année dernière.

Les innovations en phytologie ont un rôle important à jouer pour aider à atténuer les effets des changements climatiques sur l’approvisionnement alimentaire. Par exemple, grâce à l’édition génique, les chercheurs mettent au point des variétés de cultures plus tolérantes à la chaleur, à la sècheresse et à la salinité. Afin de contribuer à maintenir le coût des aliments à un niveau abordable, il est essentiel de donner aux agriculteurs l’accès aux outils dont ils ont besoin pour continuer à produire des récoltes sûres, saines et abondantes dans des conditions climatiques en constante évolution.

En 2022, la hausse des prix des denrées alimentaires continuera probablement d’être au cœur des préoccupations des Canadiens, tout comme la lutte continue contre la COVID-19. Dans les deux cas, la science a un rôle essentiel à jouer. En ce qui concerne la production alimentaire, le secteur de la phytologie continuera de contribuer à la réduction du fardeau des coûts alimentaires en mettant sur le marché des innovations agricoles qui aident à prévenir la perte de récoltes et le gaspillage alimentaire, ainsi qu’à accroître la production et la qualité, tout en luttant contre les effets à long terme des changements climatiques. En ce début d’année, rappelons-nous la chance que nous avons de vivre au Canada, où l’agriculture moderne joue son rôle pour maintenir les prix des aliments à un niveau bas.

Je vous encourage à regarder cette vidéo de la websérie Real Farm Lives (La vraie vie à la ferme) pour en savoir plus sur ce que les agriculteurs font dans leurs exploitations afin que les aliments restent abordables pour les Canadiens.

Et pour en savoir plus sur la façon dont les innovations en phytologie contribuent à rendre les aliments abordables – ainsi que sur leurs contributions à la durabilité et à l’économie –, visitez le site aiderlecanadaacroitre.ca.


Pierre Petelle,
Président et chef de la direction, CropLife Canada

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