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Les fruits et légumes au Canada sont sans danger : FAQ sur la Dirty Dozen (« la sale douzaine »)

Chaque printemps, l’Environmental Working Group (EWG), basé aux États-Unis, publie une liste intitulée Dirty Dozen. Présentée comme un « guide » pour les consommateurs, cette liste classe les fruits et légumes populaires en fonction de leur teneur en résidus de pesticides. Les 12 cultures présentant la plus grande quantité de résidus sont appelées « Dirty Dozen » (la sale douzaine), tandis que les 15 cultures présentant la plus faible quantité sont appelées « Clean Fifteen » (la bonne quinzaine).

La liste Dirty Dozen est source de crainte et de confusion pour les consommateurs en matière de fruits et légumes. L’EWG lui-même note l’importance de manger plus de fruits et légumes ainsi que les bienfaits qui en découlent pour la santé. Pourtant, cette liste peut avoir pour effet d’inciter les consommateurs à éviter certains fruits et légumes en raison de préoccupations concernant les résidus de pesticides.

La réalité est que les Canadiens peuvent se sentir en confiance lorsqu’ils achètent et consomment des fruits et légumes, peu importe comment ils ont été cultivés. Dans le but de faire connaître les faits, nous avons rassemblé certaines des questions les plus fréquentes que nous entendons au sujet de la « sale douzaine » et des résidus de pesticides dans les aliments.

Comment la liste Dirty Dozen est-elle établie?

Pour effectuer ce classement, EWG utilise des données d’échantillonnage obtenues auprès du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) et de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). La majorité de ces données proviennent des rapports du Programme de données sur les pesticides (PDP), de l’USDA.

Ce que l’EWG n’inclut pas dans ses calculs, c’est le risque réel d’exposition. Sur son site Web, l’EWG déclare : « Le Guide du consommateur [Dirty Dozen] n’intègre pas l’évaluation des risques dans ses calculs. Tous les pesticides sont pondérés de manière égale, et nous ne tenons pas compte des niveaux jugés acceptables par l’EPA [Agence des États-Unis pour la protection de l’environnement]. »

En d’autres termes, il n’est pas tenu compte de la dose réelle de résidus de pesticides qu’il reste sur les aliments, ni de l’exposition potentielle au risque en fonction de la quantité de fruits ou de légumes qu’une personne peut consommer. À titre d’exemple, un enfant pourrait manger 181 portions de fraises en une journée sans que les résidus de pesticides aient un quelconque effet négatif, même si les fraises contiennent les résidus les plus élevés autorisés. Cependant, manger autant de fraises peut avoir d’autres conséquences sur la santé.

Quelle est la teneur en pesticides des fruits et légumes figurant sur la liste Dirty Dozen?

En 2020, le Programme de données sur les pesticides (PDP) a analysé 9 600 échantillons de fruits et légumes provenant de tous les États-Unis. Malgré ce que l’EWG fait croire aux consommateurs, plus de 99 % des produits échantillonnés présentaient des résidus inférieurs aux tolérances (c’est-à-dire aux niveaux) fixées par l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA). Le rapport du PDP indique que « les résidus trouvés dans les produits agricoles échantillonnés sont à des niveaux qui ne présentent pas de risque pour la santé des consommateurs et sont sans danger selon l’EPA et la FDA ».

Qu’en est-il des données canadiennes sur les résidus de pesticides?

Les dernières données montrent que 99,9 % des fruits et légumes frais au Canada (ce qui inclut les produits cultivés au pays et les produits importés) présentent des résultats bien inférieurs aux limites de résidus de pesticides fixées par Santé Canada et contrôlées par l’Agence canadienne d’inspection des aliments. De plus, 89,3 % des fruits et légumes cultivés au Canada ne contiennent pas de résidus de pesticides détectables.

Quels sont les niveaux de pesticides autorisés sur les aliments?

En ce qui concerne les résidus, Santé Canada fixe des limites maximales de résidus (LMR). Une LMR est la quantité maximale de résidus de pesticides qu’il pourrait rester sur une culture lorsque le produit est utilisé conformément au mode d’emploi approuvé figurant sur l’étiquette. Les LMR sont établies en parties par million (ppm), de nombreux pesticides ayant une limite de 1 ppm ou moins. À titre de référence, 1 partie par million équivaut à 1 minute sur 2 ans.

Les LMR sont généralement fixées 100 fois ou plus en dessous des niveaux qui auraient un impact sur la santé humaine. Pour cette raison, les LMR ne sont pas une mesure de la santé et de la sécurité, mais une indication que les pesticides sont utilisés comme ils sont censés l’être par les agriculteurs.

Il est important de garder à l’esprit que la technologie de détection est maintenant si sophistiquée qu’elle permet de déceler des quantités infimes de pesticides, de l’ordre de parties par milliard (pensez à une goutte d’eau dans une piscine olympique).

Comment les pesticides sont-ils règlementés au Canada?

Au Canada, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), de Santé Canada, règlemente tous les pesticides. Notre pays possède l’un des systèmes de règlementation des pesticides les plus rigoureux au monde. Plus de 300 scientifiques de l’ARLA examinent les demandes d’homologation de nouveaux produits et réévaluent régulièrement les produits existants.

Le processus d’évaluation utilisé par l’ARLA est fondé sur la science et incroyablement rigoureux. Elle soumet les pesticides à une évaluation des risques et à un examen scientifique exhaustifs. Cela comprend plus de 200 études distinctes concernant les effets sur l’environnement et la santé (l’accent étant mis sur les populations vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées) avant que les produits soient approuvés pour la vente et l’utilisation au Canada. Les pesticides sont continuellement réévalués pour s’assurer qu’ils répondent aux normes scientifiques les plus récentes.

Au Canada, seulement 3 adultes sur 10 mangent suffisamment de fruits et de légumes, alors que nous savons que cela réduit le risque de nombreux problèmes de santé chroniques. Nous devrions tous nous efforcer d’encourager les consommateurs à en manger davantage, plutôt que de semer la peur et la confusion autour de leur consommation.

Le président et chef de la direction de CropLife Canada
Pierre Petelle



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