CropLife Canada réagit à un récent article de La Presse sur les résidus de pesticides
Les consommateurs québécois veulent savoir que les aliments qu’ils consomment sont sans danger. Il est regrettable qu’un récent article de La Presse ait manqué l’occasion de combattre la désinformation et de rassurer les familles québécoises sur le fait qu’elles n’ont pas à s’inquiéter des quantités infimes de pesticides qui peuvent se trouver dans leurs aliments.
Les pesticides sont un outil que les agriculteurs utilisent pour produire des cultures saines et abondantes, en protégeant celles-ci contre les insectes, les mauvaises herbes et les maladies. Les agriculteurs tant biologiques que conventionnels ont recours aux pesticides, qui font tous l’objet d’une règlementation stricte au Canada.
Santé Canada est chargé de s’assurer que tous les pesticides, qu’ils soient utilisés pour la production conventionnelle ou biologique, sont sans danger pour les humains et l’environnement, et cela inclut la prise en compte des résidus de pesticides dans les aliments. Or, Santé Canada affirme clairement que la consommation d’aliments issus de cultures traditionnelles ne pose pas de risques pour la santé liés aux résidus de pesticides.
Par ailleurs, il est important de comprendre que le simple fait de pouvoir détecter des résidus sur une denrée alimentaire ne signifie pas qu’il y a lieu de s’inquiéter. Les organismes de règlementation tiennent compte de l’exposition potentielle d’une personne à un pesticide pour évaluer précisément le risque. Pour mettre cela en contexte, une femme adulte pourrait manger 850 portions de pommes par jour sans que les résidus de pesticides aient un impact négatif.
L’étude de Sébastien Sauvé présente des chiffres très différents de ceux sur les résidus de pesticides qui sont recensés et publiés chaque année par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Le dernier rapport de l’ACIA sur les résidus montre qu’il n’y a pas de traces de pesticides sur plus de 90 % des fruits et légumes frais du pays.
Une diététiste locale, Marie-Ève Caplette, a récemment écrit un article de blogue sur ce sujet. Selon elle, les bienfaits des fruits et légumes l’emportent largement sur les risques potentiels liés à la faible quantité de résidus de pesticides qu’ils peuvent contenir.
Votre journaliste diabolise également les cultures génétiquement modifiées, qui sont cultivées et consommées en toute sécurité depuis plus de 30 ans. Elles aussi font partie d’un ensemble d’outils et de technologies parmi lesquels les agriculteurs peuvent choisir pour obtenir les meilleures récoltes possibles. L’amélioration des variétés de cultures se traduit par des plantes plus saines et plus résistantes aux extrêmes climatiques et aux ravageurs.
Répandre la peur et la désinformation au sujet de certains outils et pratiques utilisés par les agriculteurs pour produire nos aliments – qui sont parmi les plus sûrs et les meilleurs au monde – ne sert personne. Les familles québécoises ont bien des préoccupations en tête, surtout concernant l’abordabilité des aliments et l’augmentation de leur coût. Si certaines personnes choisissent de payer un supplément pour des produits biologiques, celles qui ne le font pas ou qui n’en ont pas les moyens peuvent être assurées que les aliments qu’elles achètent sont sûrs et tout aussi nutritifs.
Émilie Bergeron
Vice-présidente à la chimie, CropLife Canada